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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/27

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XXIII. Les hymnes, qui viennent autant de l’institution du pape Gélase que de l’approbation des Conciles de Tolède et d’Agde (1) (De consec., dist. i, De hymnis, et dist. v. Convenit), sont chantées à chaque office divin. Or, le mot grec upnos signifie en latin louanges de Dieu accompagnées de chant, ou voix humaine ajustée à la cadence des vers pour célébrer les louanges de Dieu. Le cantique est le transport de joie de l’ame à la vue des choses éternelles, se manifestant par l’éclat soudain de la voix humaine ; et, comme les psaumes sont des hymnes, on appelle Psalterium le livre des hymnes. C’est pour cela que dans certaines églises on ne chante pas d’hymnes ; ce qu’il ne faut pas cependant approuver, parce que ce n’est pas sans raison qu’elles ont été instituées par les saints Pères. En outre, l’hymne n’est pas toujours la même chose que le psaume. Ainsi, quand nous ne faisons que louer Dieu par les transports de joie de l’ame, c’est pour exprimer ces louanges que nous chantons l’hynme. Or, les psaumes signifient les bonnes œuvres, comme on le dira plus bas.

XXIV. Or, il faut remarquer que dans les offices divins les hymnes précèdent les psaumes ; mais dans les nocturnes, c’est-à-dire à vêpres, à complies, à laudes et à matines (laudibus matutinis), c’est tout le contraire ; car le jour appartient à ceux qui vivent spirituellement et qui ont la joie de la conscience, et la nuit aux pénitents déchirés par les remords de la conscience. L’allégresse du cœur conduit aux œuvres les premiers, dont il est dit : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; que votre voix éclate avec ardeur en chants dignes de lui. » Les derniers n’arrivent aux transports de joie que par les œuvres ; voilà pourquoi, dans les offices divins, les hymnes précèdent les psaumes ; mais dans les nocturnes, c’est le contraire, comme nous le verrons lorsque nous dirons en quel endroit on chante les hymnes à vêpres et à prime. C’est aussi en nous tenant debout que nous chantons les hymnes, pour montrer, par cette position de notre corps,