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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/34

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ton de l’antienne, et ce temps signifie une bonne et divine opération ; d’où David dit : « Je chanterai en ton honneur sur le psaltérion à dix cordes. » Or, il chantait en s’accompagnant de cet instrument, pour marquer que nous devons chanter avec foi les louanges de Dieu sur le psaltérion vivifié par l’Esprit saint, en accomplissant les dix commandements de la loi.

XXXVI. Or, le pape Damase établit que des chantres divisés en deux chœurs chanteraient alternativement les psaumes, et l’on dit les psaumes alternativement, pour marquer les exhortations mutuelles des saints à bien faire ; car dans les temps anciens on les chantait confusément, comme pour les danses : voilà pourquoi les saints Pères réglèrent qu’on les chanterait alternativement, c’est-à-dire qu’une moitié du chœur chanterait un verset, et l’autre moitié chanterait l’autre verset ; et le bienheureux Ignace, le premier, dit-on, établit cette coutume dans l’église d’Antioche, parce que dans une vision il avait entendu les anges chanter les psaumes en deux chœurs, comme nous l’avons déjà dit dans la première partie, au chapitre de l’Eglise. On les chante encore tour-à-tour, pour marquer que l’un doit porter le fardeau de l’autre. Nous chantons aussi les psaumes en nous tenant debout, pour montrer que c’est en persévérant dans les bonnes œuvres que nous remportons la victoire. Car, tandis que le peuple d’Israël combattait contre Amalech, chaque fois que Moïse élevait ses mains le peuple était vainqueur ; mais quand il les laissait retomber le peuple était vaincu (xxxvii d., Si quis vult). Or, l’action de se lever pour se tenir debout signifie la dévotion de notre ame ; et nous montrons, par la position de notre corps, l’affection de notre ame, c’est-à-dire que nous sommes prêts soit à dompter notre chair, soit à nous exercer aux bonnes œuvres. Mais les leçons qui sont notre enseignement, nous les entendons assis et en silence, parce que nous recevons la science assis et en repos. D’où l’Ecclésiastique dit : « Ecris la sagesse dans le temps du repos, et celui qui s’abstient des