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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/36

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entendons du temple corporel. Nous chantons encore le même psaume à la fête de la Purification, et là nous l’entendons du temple matériel, dans lequel le Sauveur fut présenté le même jour. Nous parlerons en son lieu de la psalmodie tant de nuit que de jour. Et remarque, d’après saint Jérôme (De consec., dist. v, Non mediocriter), qu’il vaut mieux chanter cinq psaumes avec la pureté du cœur, la sérénité et la présence de l’esprit, que de chanter tout le Psautier avec l’anxiété et la tristesse du cœur.

XXXIX. Enfin, il faut remarquer qu’il y a quinze psaumes graduels qui ont été figurés par les quinze degrés qu’il y avait au temple de Salomon, bâti sur une montagne. Certains appellent ces quinze degrés le cantique des degrés, parce qu’à chacun des degrés précités on chantait un psaume, et le mot graduum est au génitif. Nous avons parlé de ces degrés dans la première partie, au chapitre de l’Autel. Les quinze psaumes précités ont encore été désignés par les quinze degrés d’Ezéchiel, par lesquels il vit que l’on montait dans la cité de Dieu, et dont il est parlé (De pœn., d. ii, Dum scientiam), et dans le chapitre x d’Ezéchiel, où il est d’abord fait mention de sept degrés, puis ensuite des huit autres : car le nombre quinze vient du nombre sept et du nombre huit. Le nombre sept se rapporte à l’Ancien-Testament, parce que l'on y célébrait le septième jour, le septième mois, la septième année. Le nombre huit se rapporte au Nouveau-Testament, à cause de la résurrection unique, qui eut lieu le huitième jour. Nous chantons donc quinze psaumes, pour montrer que nous devons observer les préceptes des deux Testaments. Les cinq psaumes signifient les cinq sens par lesquels nous péchons, et nous ne disons Gloria Patri à aucun d’eux, parce que les péchés que nous commettons par les cinq sens du corps, nous devons nous les imputer à nous-mêmes et non à Dieu ; mais on dit après : Requiem æternam, parce que dans ces psaumes nous prions pour les morts, comme si nous disions : « Nous te prions, Seigneur,