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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/43

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pour un si grand bienfait nous disons : Deo gratias ; » supplée exsolvimus, « nous rendons grâces à Dieu. »

XLVII. La pluralité des leçons signifie le grand nombre des prédicateurs dans le temps de la grâce, comme leur petit nombre dans les jours ordinaires signifie leur rareté dans le temps de la loi ancienne ; la succession des lecteurs signifie celle des ambassadeurs, qui, en disant : Jube, Domne, benedicere, demandent la permission de partir. La bénédiction symbolise cette permission, par où on laisse entendre que personne ne doit prêcher s’il n’a été envoyé : « car comment prêcheront-ils, s’ils ne sont envoyés ? » La lecture de la leçon est l’exécution même de la mission donnée au prédicateur. Le Tu autem, Domine, désigne le retour du missionnaire, qui, en implorant la miséricorde divine, laisse à entendre qu’on ne peut s’acquitter du devoir de la mission ou de la prédication sans se souiller de la poussière de quelque faute légère. D’où saint Augustin dit : « Il y plus de sûreté à entendre la prédication qu’à l’exercer ; » car le prédicateur parcourt toute la terre, et il est difficile à celui qui marche à travers les terres de ne pas se souiller les pieds de quelque poussière, et que le prédicateur, lorsqu’il sait qu’il a bien prêché, n’en conçoive quelque sentiment d’orgueil.

XLVIII. Et remarque que, de même qu’il y a dans l’Eglise deux catégories, les savants et les ignorants, ainsi il y a deux manières de leçons. Les leçons qui sont lues à la messe sont pour l’instruction des savants ; mais celles qui se disent la nuit sont pour l’instruction des ignorants : aussi sont-elles expliquées. Et note bien ceci, savoir, que les leçons sont terminées de quatre manières :

XLIX. 1° Elles le sont généralement par Tu autem, 2° Pendant l’Avent, la Nativité et l’Epiphanie, les leçons tirées d’Isaïe sont terminées par ces mots : « Voici ce que dit le Seigneur : Convertissez-vous à moi, etc. » Ceux qui lisent ces mots pendant la Nativité seront avertis par ce chapitre d’Isaïe