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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/48

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répons tirés de l’histoire, qui sont chantés aux nocturnes après l’évangile, et qui ne correspondent pas aux leçons de l’évangile ; nous en avons déjà parlé dans la quatrième partie, au chapitre du Graduel. On dit encore répons, parce qu’une seule personne chante, et que tous les autres lui répondent en chantant d’une voix unanime, d’après ces paroles de l’Apôtre aux Corinthiens (c. i) : « afin que nous disions tous la même chose en nous accordant, et qu’on ne voie pas de divisions parmi nous. » Car un seul a chanté, qui est le Christ, et Pierre avec les autres l’ont suivi ; ou bien encore, parce que le chœur chante le répons, et que le verset n’est chanté que par un seul. Saint Isidore dit que c’est des Italiens que nous viennent les répons, qui furent ensuite appelés chants responsoriaux, parce que quand un chantre finit de chanter un autre reprend ensuite le chant, comme pour répondre au premier.

LIV. Enfin, les répons nocturnes sont comparés aux cantiques spirituels. On les nomme cantiques, parce qu’on les chante ; spirituels, parce qu’ils procèdent de la jubilation spirituelle de l’ame. On les chante, afin qu’après la récitation des leçons ils transportent notre ame vers les concerts de la céleste patrie, ce que donne à entendre le Gloria Patri, que l’on chante à chaque répons. Au reste, le répons est entonné par un seul, pour être continué par les autres, afin de marquer qu’un frère exhorte ses frères à servir Dieu. Le verset du répons, qui tout entier est chanté par un seul, indique que l’on adresse à Dieu une prière spéciale. Par le chant du répons, nous élevons la voix, que nous faisons retentir comme une trompette, pour exciter encore nos frères à s’élever si haut qu’ils parviennent à louer dignement la sainte Trinité, en disant : « Gloire au Père, au Fils, etc. » Quelquefois aussi, le répons a trois versets, comme on le dira dans la sixième partie, au premier dimanche de l’Avent. C’est incomplètement qu’on répète le répons après le verset, et pour marquer que si nous ne pouvons être sauvés sur la montagne, c’est-à-dire dans