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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/55

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naise, où il est dit : « Bénissons le Père et le Fils, etc. » Il est quelquefois prononcé par des enfants d’un âge encore imparfait, pour marquer que toutes nos œuvres sont imparfaites, d’après cette parole du Psalmiste : « Mes yeux ont vu mon imperfection, etc., » (De consec., d. iv, Tulerunt), parce que nos louanges sont puériles et imparfaites eu égard au Dieu que nous louons ; car tout ce qu’on peut dire alors est bien au-dessous des louanges que Dieu mérite, comme si l’Eglise disait : « Nous louons, mais nous ne suffisons pas à louer, parce que l’excellence de Dieu met en défaut notre langage et notre intelligence. » L’homme donc s’unira à un cœur plus élevé que le sien, et Dieu sera glorifié. De là vient que tous répondent à la fin : Deo gratias, comme s’ils disaient : « C’est une chose qui nous est agréable, » comme c’est une chose pieuse d’être surpassé en célébrant les louanges de Dieu. Il est dit quelquefois par des enfants (pueri), pour marquer qu’il n’y a que les enfants, c’est-à-dire ceux qui sont purs (pari) et exempts de toute malice qui louent convenablement Dieu et lui rendent de dignes actions de grâces. Il est dit aussi quelquefois par des personnes plus âgées, pour marquer que dans la béatitude éternelle avec Dieu nous serons des adorateurs parfaits, puisque dans cette vie nous ne pouvons être parfaits.

On dit ensuite, après les suffrages[1], une autre oraison qui symbolise la miséricorde de Dieu, qui précède et accompagne l’homme dans les bonnes œuvres. On dit encore une fois Benedicamus et Deo gratias ; car, de même que le Seigneur, après sa résurrection, salua deux fois ses apôtres et les bénit, et que ceux-ci, lui rendant grâces, l’adorèrent, de même le prêtre aussi, après avoir prononcé de nouveau une autre oraison, dit :

  1. Suffragium, suffragia. Ce mot, également employé au singulier et au pluriel, mais plus souvent cependant au pluriel, a trois sens : 1° celui des prières par lesquelles nous implorons le secours {suffragia) des saints auprès de Dieu ; 2° il marque les prières des moines et autres œuvres pies auxquelles les laïques sont admis à participer ; 3° enfin, les prières qu’on adressait aux saints pour les morts.