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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/63

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nuit ; puis pendant le temps qui précède le jour, temps auquel veillent alternativement les gardes d’une ville assiégée. Ils doivent donc observer la première veille contre les embûches des premiers ennemis ; la seconde, contre la malice des seconds ; la troisième, contre les troisièmes ; la quatrième, contre les quatrièmes.

VI. Or, l’office de nuit est divisé en quatre parties distinctes, c’est-à-dire en trois nocturnes, puis matines et laudes, parce que pendant les quatre veilles de la nuit l’Eglise, anciennement, chantait pour se prémunir contre les persécutions des quatre ennemis précités. Or, en souvenir de cette louable coutume et de la dévotion des anciens, l’Eglise, en été, célèbre l’office nocturne dans le temps du premier nocturne, quoique quelquefois elle le fasse aux fêtes du Propre du Temps (c’est sous ce nom antique que plusieurs expriment les veilles), et spécialement dans les solennités des bienheureux Jean-Baptiste, Pierre et Paul, et de l’Assomption de la bienheureuse Marie, qui sont les principales solennités de ce temps ; et ils commencent par la fête du bienheureux Jean, au crépuscule, parce saint Jean-Baptiste à clos l’Ancien-Testament et ouvert le Nouveau. Les Romains encore maintenant, dans les principales solennités de toute l’année, disent sur le soir trois psaumes et trois leçons qu’ils appellent vigiles, et aux nocturnes ils répètent la même chose et achèvent tout l’office du matin. C’est encore en souvenir de la dévotion précitée des anciens, qui se levaient trois fois pendant la nuit, que l’on dit trois nocturnes qui ont tiré de là leur nom et leur origine.

VII. Et remarque qu’on ne prend pas nocturna dans le sens d’heure ; mais nocturni, nocturnorum (nominatif et génitif pluriels), sont pris pour l’office ; ou bien nocturna, nocturnœ, signifient la collection des psaumes qui se disent avant les leçons le dimanche et les jours fériés. Nocturnœ, au pluriel, signifie le temps où l’on chante les psaumes ; nocturni, nocturnorum, s’entendent des neuf psaumes et des neuf leçons avec leurs ré-