Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/62

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turne, tous se levaient ensemble ; mais, la charité venant à se refroidir, comme les ministres de l’Église, aussi bien que le peuple, mettaient de la paresse à se lever pour les nocturnes, il fut décrété que tous se lèveraient au milieu de la nuit, d’après cette parole du Prophète : « Je me levais au milieu de la nuit, » et que tout l’office de la nuit serait chanté de suite et sans interruption. Plusieurs se lèvent encore à cette heure-là ; mais comme d’autres, plus charmés des délices de la nuit que du service de Dieu, n’observaient pas ce décret, il fut statué par la suite qu’au moins tous se lèveraient à l’heure du dernier nocturne.

IV. On peut encore dire que l’Église a quatre ennemis : les ennemis supérieurs, c’est-à-dire les démons, qui lui tendent des embûches ; les ennemis inférieurs, c’est-à-dire les hommes, qui s’opposent à son action ; les ennemis intérieurs, c’est-à-dire les concupiscences de la chair ; et les ennemis extérieurs, qui sont les séductions du siècle. Touchant les premiers, l’Apôtre dit aux Ephésiens (c. vi) : « Ce n’est pas seulement contre la chair et le sang qu’il vous faut lutter, mais encore contre la méchanceté des ennemis spirituels, qui sont les démons » (autrefois esprits célestes). Touchant les seconds, le Psalmiste dit : « Les pécheurs ont fait peser sur mon dos le poids de leurs crimes, et ils ont augmenté le nombre de leurs iniquités. » Touchant les troisièmes, l’Apôtre dit : « La chair désire ardemment contre l’esprit et l’esprit contre la chair. » Au sujet des quatrièmes, saint Jean s’exprime ainsi : « Gardez-vous d’aimer le monde et toutes les choses du monde, parce que tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair et des yeux, ou orgueil de la vie. »

V. Contre ces quatre ennemis, ceux qui gouvernent l’Église doivent conserver avec sollicitude les quatre veilles de la nuit. Car les bergers faisaient la veille sur leur troupeau, c’est-à-dire pendant le temps le plus calme de la nuit ; ensuite dans le moment où chante le coq, qui est le temps le plus sombre de la