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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/78

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l’Eglise, dans le temps de grâce, loue Dieu manifestement et d’une manière admirable, et pour marquer que, si nous répondons bien à la sainte doctrine par nos bonnes œuvres, nous parviendrons à la louange céleste avec les anges. Le chant, qui alors retentit à pleine voix, désigne la joie de la femme qui a perdu sa drachme et l’a ensuite retrouvée. La fin de ce cantique, à partir de Per singulos Dies, etc., et les autres versets suivants, qui sont chantés dans un ton plus élevé, représentent les voisines de cette femme, qui la félicitent d’avoir retrouvé sa drachme. Les cloches, que l’on met en volée, représentent la convocation des voisines, ou l’appel fait par cette femme à ses voisines. Dans certaines églises aussi, on allume les cierges ; car cette femme alluma aussi son flambeau et bouleversa toute sa maison. Cela signifie encore que l’Eglise catholique est arrachée à l’enfer par le Christ ; ou bien ce cantique lui-même représente la joie future et l’allégresse qu’éprouvera l’Eglise lorsqu’elle se reposera de ses fatigues au jour du jugement.

XXXI. Et il ne faut pas ignorer que, lorsque le bienheureux Ambroise eut tiré saint Augustin des erreurs des manichéens et l’eut baptisé, il s’écria : Te Deum laudamus, « Nous te louons, ô Dieu ! » Et le bienheureux Augustin répondit : Te Dominum confitemur, « Nous te confessons, Seigneur. » Et saint Ambroise ayant ajouté : Te æternum Patrem, etc., Augustin répondit : Tibi omnes angeli, etc. Et c’est en alternant ainsi qu’ils composèrent l’hymne tout entière. Après le Te Deum laudamus, ou, quand on ne le dit pas, après toutes les leçons et tous les répons, le prêtre dit le verset par lequel il engage les auditeurs à persévérer dans la louange de Dieu ; et il ledit d’une voix plus basse, pour marquer que le cri de la voix sans le cri du cœur n’est rien.

XXXIL Mais le bienheureux Benoît régla autrement l’office de la nuit, sans pourtant se mettre en désaccord avec l’ordre précité de l’Eglise ; ou bien, s’il s’en écarta en quelque