Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point, il rangea dans un ordre qui lui était propre chaque article particulier : car il décida qu’on ne dirait qu’une fois Deus in adjutorium meum intende, etc., et qu’on dirait trois fois Domine labia mea aperies, par respect pour l’unité et la Trinité. Ensuite il introduisit le psaume Domine, quid multiplicati sunt, parce qu’en se réveillant de son sommeil on dit, dans ce psaume : Ego dormivi et somnium cœpi, etc. Il régla ensuite qu’on chanterait au premier nocturne six psaumes et quatre leçons avec autant de répons, et autant dans le second nocturne, désignant par là la vie contemplative et active. Car le nombre six des psaumes désigne la vie active, dans laquelle il convient d’exercer les six œuvres de miséricorde, si l’on veut parvenir à la perfection de la vie contemplative, désignée par les quatre évangiles et figurée également par les quatre leçons. Or, le nombre quatre, chez les moines, exprime la stabilité carrée et évangélique dans les saints, ou le quadruple sens des Ecritures, à cause des quadriges (chars attelés de quatre chevaux) d’Aminadab, c’est-à-dire le sens historique, allégorique, tropologique et anagogique. Dans le troisième nocturne, il introduisit le chant de trois cantiques en l’honneur de la Trinité, par qui nous croyons et espérons que la perfection de la vie nous sera donnée avec la charité. Or, ces cantiques sont accompagnés de l’Alleluia, qui est le cantique de la joie céleste, afin que par là on indique que toute la Trinité est digne des célestes louanges, et que pour la louer pleinement (et comme elle doit l’être), les louanges humaines sont insuffisantes. Or, les quatre leçons tirées de l’Evangile, et qui suivent, signifient que les adorateurs de Dieu, par la doctrine des quatre évangélistes, doivent être ornés des quatre vertus cardinales ; par les quatre répons, on désigne l’allégresse de ceux qui louent Dieu. Et, afin que ceux qui pratiquent le bien ne se l’attribuent pas à eux-mêmes, mais le consacrent tout entier à la gloire de Dieu et ne se montrent pas esclaves d’eux-mêmes, on ajoute : Te Deum laudamus ; ensuite, on lit l’évangile, qui