Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/10

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Or, il entendit, étant, sans qu’on le vit, dans une embrasure de fenêtre, ces deux dames dire des railleries et des choses fort désobligeantes contre Mme  du Quesnoy. Mme  Desgraves non plus ne paraissait point faire grande estime de l’esprit de celle-ci.

Allart en fut blessé, et il eut presque aussitôt un autre motif de mécontentement, car à côté de Mme  du Quesnoy vint s’asseoir un homme de trente-cinq ans environ, assez beau, grand, distingué et d’air fin, qu’il avait entendu appeler le marquis de Meximiers. Bientôt, par toute son attitude, M. de Meximiers cria pour ainsi dire tout haut qu’il faisait la cour à la femme auprès de qui il se trouvait. Mais pour Allart il était évident qu’elle seule ne s’en apercevait pas.

Il pensa alors au mari. Est-elle bien mariée ? se demanda-t-il. Et ce changement, cette attitude glaciale, jusqu’aux allures du marquis, tout lui répondait non. Celui-ci ayant abandonné la place, Allart ne put résister davantage, et voyant un fauteuil vide près de Mme  du Quesnoy, il se dirigea vers elle, et se présentant, lui dit : — Je ne sais, Madame si vous vous rappelez un homme qui a eu l’honneur de vous rencontrer autrefois.

Elle l’arrêta par un air étonné et lui répondit avec un ton de grande froideur qu’elle le connaissait de réputation et par ses œuvres. Il n’eut plus la force de revenir au passé, et échangea quelques paroles banales.

On annonça M. Joachim du Quesnoy. Un homme encore jeune et fort élégant entra. Chose singulière, au premier aspect, Allart lui vit une figure un peu basse