Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/11

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et insolente, marquant de mauvais instincts, puis fut fort surpris un instant après de ne plus retrouver la même impression.

M. du Quesnoy lui parut avoir au contraire de la sensibilité et de la mélancolie dans les traits. Ses yeux étaient charmants, pleins de franchise et de douceur. Le front bas et étroit, les lèvres et le nez minces, ne détruisaient pas le charme de souffrance ou de fatigue que donnaient à tout le visage deux plis assez profondément creusés sous les joues.

Après avoir salué tout le monde, M. du Quesnoy vint vers sa femme, lui fit un petit signe de tête familier, dit un bonjour souriant au marquis, toisa Allart des pieds à la tête. Celui-ci se leva pour lui céder la place, mais M. du Quesnoy alla auprès de la vicomtesse sa sœur, avec qui se trouvait Mme  d’Archeranges. Au bout de trois quarts d’heure, il fut évident pour Allart que M. du Quesnoy et Mme  d’Archeranges étaient fort bien ensemble, si évident, qu’à un certain moment Philippe se retourna presque involontairement vers Mme  du Quesnoy. Mais celle-ci avait toujours son air de souveraine indifférence.

Mme  Desgraves relança ensuite Allart pour le mettre au whist avec M. du Quesnoy. Au jeu, où le marquis faisait le quatrième, M. du Quesnoy fut très attentif, très habile, ne desserra guère les dents. Il perdit un millier de francs. Allart l’examina au moment où on quittait la table et crut lui voir la figure très altérée, mais cela passa si promptement qu’il en douta.

Philippe laissa partir tout le monde pour demander