Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/164

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— Non, répliqua vivement Mme du Quesnoy.

Charlotte se mit à rire.

— Non, reprit Françoise, avec un dépit assez naïf, je ne veux pas qu’il croie à une influence autre que la sienne.

— Ah ! dit Charlotte, voilà une bonne parole pour lui.

Françoise embrassa follement Mlle Guay pour la remercier et pour témoigner son plaisir de ce qu’elle appelait intérieurement sa grande délivrance.

Mme du Quesnoy ne tarda pas cependant à désirer extrêmement qu’Allart revînt pour contempler le changement et l’amélioration qui s’étaient faits en elle, car elle crut un peu trop à l’absolue vérité de la lettre où il la grondait.

Persuadée du retour de son âme au goût de l’union purement spirituelle, elle était pressée de recommencer avec lui cette union déjà essayée, mais qui désormais serait bien plus belle, bien plus sereine.

Aussi lui écrivit-elle : « Voici, mon bien cher ami, la lettre raisonnable que vous attendez. Levez l’interdit que vous avez mis sur moi. Vous pouvez venir me voir sans crainte du loup. La bête fauve a disparu. Vos duretés m’ont fait grand bien et je vous suis bien reconnaissante. La pauvre et misérable folle est, je crois, revenue à la santé, et elle médite tout le jour le mot qu’elle avait oublié. Le chirurgien a réussi, et il est un grand et habile chirurgien que je regrette de ne pouvoir recommander à d’autres patientes. Oui, maintenant. mon cher ami, grâce à vous la pauvre âme est certaine-