Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/163

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Elle se délecta alors dans la pensée de son triomphe définitif sur la passion ou sur la faiblesse, comme elle l’appela. Elle se sentait la poitrine plus libre, la tête plus légère.

Pendant quelques jours, elle pensa plus à elle-même qu’à Allart dont elle supporta assez facilement l’absence. Elle se croyait renouvelée. Elle alla durant tout ce temps à l’église ; mais dans une autre que celle où était le terrible prêtre ; celle-là l’effrayait un peu.

Françoise raconta à Charlotte ce qui lui était arrivé. Celle-ci ne vit pas comme elle et se mit dans une grande colère contre le sauvage confesseur.

— Voilà donc pourquoi, dit-elle, une de mes amies, sans s’en expliquer, me déclarait, toute rouge, qu’elle ne retournerait pas une seconde fois auprès de lui.

— Moi non plus, je n’y retournerai pas, dit Françoise, mais quel immense service il m’a rendu.

— Et M. Allart ? Vous ne vous voyez plus ?

— Je l’attends paisiblement. Je suis enfin dans l’état de calme où il me voulait. Je lui redemanderai seulement une certaine lettre qui me pèse maintenant.

— Une lettre de rupture ? demanda Mlle Guay, déroutée par ces variations dont elle ne connaissait pas la loi.

— Non, bien au contraire

— Ah ! tu ne l’aimes déjà plus, s’écria Charlotte avec un air de reproche.

Mme du Quesnoy la regarda avec un sourire heureux et répondit : Tu te trompes, et lui m’aimera davantage.

— Lui diras-tu ta visite à l’abbé X ? demanda Charlotte malignement, d’un ton innocent.