Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/19

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— Oui, c’est fort difficile, reprit M. Niflart, et il n’y a que deux voies de dédommagement, la patience…

— Qui s’use.

— Ou une affection…

— Il m’a bien fallu employer ce moyen, dit Joachim avec un sourire, j’ai rencontré une personne parfaite, dont l’amitié me console de mes déboires.

Niflart, qu’amusaient les périphrases de M. du Quesnoy, feignit de les prendre au pied de la lettre.

— Amitié, dit-il, ce n’est pas assez…

— Eh bien, une amie… complète !

— Eh, vous êtes très fort, alors, pour l’avenir, dit vivement Niflart. Il n’y a que quelques soins à prendre. Les tracasseries de votre femme, compensées par les bontés d’une autre, sont nulles. Elles ne doivent plus exister pour vous. À moins que vous ne soyez amoureux fou de l’autre personne…

— Non, pas à ce point-là, dit négligemment Joachim.

— Tant mieux ! Eh bien, il ne s’agit que de faire quelques concessions à votre femme, jusqu’à ce que votre fortune se soit agrandie. Prend-elle avantage de ce qu’elle croit devoir être plus riche que vous ?

— Peut-être y a-t-il un sentiment analogue…

— Je vais être brutal. Dans une circonstance quelconque… celle d’une grande affaire, pourriez-vous obtenir de Mme du Quesnoy une avance, un prêt ?…

— Oh ! s’écria M. du Quesnoy, on dirait que je la dépouille.

— Mais si l’affaire était sûre…