Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

était singulier. Et sa fille n’avait-elle pas juré plusieurs fois qu’elle était innocente ?

Aussitôt elle se reprocha ce doute contre un fils aussi tendre et aussi malheureux.

— Je le tirerai d’affaire, se dit-elle.

Et elle commença des démarches actives encore une fois.

Après avoir vu sa belle-mère, Joachim alla chez Laure pour l’instruire de la grande catastrophe. Il la trouva renseignée. Rose n’avait pas manqué, dès la veille, d’accourir auprès de son amie pour célébrer la défaite de Françoise.

— Joachim a été splendide, avait dit Rose.

— Mon pauvre frère ! répondit Louise, Dieu l’a protégé. N’est-ce pas horrible qu’à cause de cette femme il ait été exposé à la mort ?

— Ah ! reprit Mme d’Archeranges, quelle énergie Et comme nous avions bien prévu qu’elle finirait ainsi, cette hypocrite. Et cet imbécile qui va se faire donner un coup d’épée ! Il l’a bien gagné. Mais, ma chère, tout cela ne la punit pas beaucoup. Joachim devrait la faire condamner.

— C’est continuer le scandale.

— Eh, pourquoi ? Si on le faisait à l’instant même, tout se tiendrait et ne ferait qu’un seul et même bloc. Il faut que Joachim s’en débarrasse tout à fait. Ma chère, si elle n’est pas anéantie du coup, elle est capable de nous jouer quelque tour. Elle est excessivement méchante. Voyez, Laure, Joachim, sauf le succès matériel, n’a aucune satisfaction à retirer de là. Elle peut