Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/38

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— Ah ! dit enfin Joachim sans cesser de rire, si on m’attache mes nièces au pied, j’aurai quelque peine à marcher. Le vicomte est bien assez riche pour ses filles, que diable !

— Et vous, savez-vous où vous mènera votre système ? À tomber à la merci de votre femme.

— C’est ce qu’il désire, dit Rose.

M. du Quesnoy haussa les épaules.

— Votre femme a un calcul, c’est de vous laisser aller à toutes vos folies pour vous amener sous sa dépendance, continua Laure.

— Vous lui faites bien de l’honneur ! répliqua M. du Quesnoy ; je la tiens en dehors de tout ce que je fais.

— Je l’ai bien vu, elle ne savait pas votre affaire.

— Et vous la lui avez apprise ?

— Il a peur d’elle, dit Rose, notre hardi Joachim !

— Vous me tracassez comme un taon, vous ! s’écria Joachim.

— Ne parlons plus de cette créature désagréable, dit la vicomtesse, il faut vous occuper sans retard de cette mission diplomatique pour l’Allemagne.

— Je l’ai demandée pour de Daignes, qui est un de mes amis !

— De Daignes ! que vous importe de Daignes ? ce n’est pas pour lui qu’il faut la demander, mais pour vous.

Les deux femmes n’eurent pas de peine à le convaincre qu’il fallait mettre son protégé de côté.

Après quelques mots de résistance :

— Il sera facile de démontrer à M. de Daignes que