Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/37

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— Tout cela vient de votre faute, de vos désordres. J’ai eu ce matin aussi une scène épouvantable avec mon mari à cause de vous. Il a raison. Il est impossible que vous continuiez ainsi. Votre fortune s’en ira lambeaux par lambeaux. C’est la preuve qu’il y a une lacune dans votre intelligence. Vous auriez besoin d’une femme qui vous tînt. Malheureusement je suis trop surchargée déjà. Quand vous serez ruiné, tout le monde se moquera de vous. Rose n’a pas la main assez ferme non plus. Elle devrait faire attention à vos folies.

— Mais, dit Rose, ne m’accusez pas, je suis prête à lui en dire autant. Il y a longtemps que je l’avertis.

Joachim essaya de sourire pour n’avoir pas une contenance trop ridicule.

Malgré son esprit, il subissait les reproches et les railleries, comme un enfant grondé.

— N’avez-vous pas mieux à faire, dit encore la vicomtesse, ne voyez-vous rien de plus enviable dans la vie ? De grands emplois à remplir, un nom à laisser après soi, une fortune à consolider et à agrandir. Vous pouvez avoir des enfants…

Rose menaça plaisamment Joachim du doigt. Elle se tenait en arrière de la vicomtesse qui ne pouvait la voir.

M. du Quesnoy saisit le prétexte de cette diversion et se mit à rire, comme si la vicomtesse débitait des absurdités.

— Vous riez s’écria sa sœur, vous êtes impardonnable. Enfin, nous, vos nièces ! vous avez des devoirs…