Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/51

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certé et entravé dans l’exécution de son projet. D’ailleurs, Mme  du Quesnoy avait à ses yeux une majesté qui le rendait tremblant.

— Et pourquoi donc étiez-vous brouillé avec votre sœur ? demanda naturellement Françoise.

Joachim était sur les épines.

— Il était brouillé probablement parce qu’il est mal élevé, dit-il avec une bonhomie brusque et familière.

Charles garda le silence, un silence redoutable.

Joachim se demandait si quelqu’un n’arriverait pas. Il ne savait comment détourner les révélations que Charles, il le voyait, tenait suspendues sur sa tête.

— Ma sœur m’avait donné rendez-vous ce matin chez Mme  d’Archeranges. Elle l’avait du reste oublié, et c’est pour cela qu’elle est venue me chercher ici, ajouta-t-il afin de prévenir tout soupçon de la part de Françoise. Et comme nous avions à causer avec la vicomtesse, nous avons dit au petit bonhomme de nous laisser… Et monsieur s’en est allé de fort mauvaise humeur.

Le pauvre Charles reçut un coup de massue en s’entendant appeler petit bonhomme devant Mme  du Quesnoy. Comment après cela oser parler sérieusement de choses graves à celle-ci ? Il fut foudroyé.

— Mais il est fort gentil, cependant, quand il veut, dit Françoise qui, comme tout le monde, le traitait en enfant.

Joachim, pour qui il était un adversaire plus important qu’il ne pensait, acheva de l’annihiler avec une