Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/55

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retrouverait cet aspect et comment il pouvait se produire sur des traits si fins, si juvéniles.

L’élan de Charles, prenant si nettement parti pour elle, faisait croire aussi que les fleurs venaient de lui.

Elle essaya un peu si elle saurait être coquette. L’expérience faite sur lui ne lui paraissait pas risquée. Elle se leva devant la glace et tourmenta un moment sa coiffure.

Charles n’osait parler le premier, quoiqu’il fût oppressé du besoin de dire tout ce que contenait son âme. Il craignait de ne pas toucher d’accord les pensées de Mme du Quesnoy et de paraître manquer de délicatesse.

Francoise se rassit.

— Vous avez été bien rudoyé, mon pauvre Charles, dit-elle ; pourquoi donc êtes-vous si mal avec M. du Quesnoy ?

Charles ne put y tenir.

— Voulez-vous me laisser vous le dire, s’écria-t-il, vous ne m’en voudrez pas ?

Françoise pâlit soudain. Une grande clarté se faisait. Ce qu’elle allait entendre, c’était la preuve que Joachim était l’amant de Rose. À l’accent de Charles, elle en était sûre !

— Tous les gens qui vous entourent, tous ceux que je connais sont si mal pour vous, continua Charles, c’est abominable. M. du Quesnoy et ma sœur !… Ah ! j’en dis trop…

Il s’interrompit en voyant la figure de Françoise.

— Non, non, dit-elle vivement, je sais ce qui en est.