Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/83

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plus vous voir ! Moi ! devant cent personnes ! et sans avoir pu répondre, même un mot !

À mesure qu’elle parlait, Joachim se sentait glacé et jeté dans un monde d’idées tout opposé. Il essaya de la calmer, mais sans y apporter beaucoup d’énergie.

— Ma chère Rose, laissez-moi parler un moment.

— Non, c’est moi qui parlerai. Elle se leva, vint à lui. Je veux que vous la quittiez ! Je veux que vous soyez avec moi. Vous me le devez !

— Ne suis-je pas accouru à l’instant même ?

— Et si vous lui aviez ordonné de se taire, si vous lui aviez commandé de me respecter ?

— Oh ! je ne le pouvais pas, Rose ! Réfléchissez.

— Ah ! vous ne le pouviez pas. Eh bien je vous chasse à mon tour, je vous chasse ! Sortez !…

— Mais Rose, dit-il d’un air résigné, j’étais venu vous parler d’un projet…

— Que m’importent vos projets… vous ne pouvez seulement me protéger contre mon frère.

— Charles ! Qu’a-t-il fait ? C’est lui qui a causé tout le trouble…

— Il m’a emmenée malgré moi, car je voulais rentrer dans votre… dans son salon à elle.

— Mais, et tout le monde ?

— Eh bien, tout le monde ! Vous vous seriez prononcé devant tout le monde !…

— Calmez-vous, je vous en prie.

— Oui, vous m’avez abandonnée… Il n’y a qu’une réparation possible, vous la quitterez ou je vous pour-