Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/87

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— Je vous défends, Charles, de remettre les pieds dans ma maison…

— Et moi, dit le jeune homme en s’avançant jusqu’à la table et en montrant Joachim : « Je défends cette maison à cet homme. »

— Qu’est-ce que vous voulez dire ? demanda Joachim en se levant à son tour et en se dressant devant Charles.

Tous trois étaient horriblement pâles, Charles surtout, dont l’extrême émotion était évidente, un léger tremblement l’agitait de la tête aux pieds.

— Je ne puis souffrir plus longtemps, reprit ce dernier en s’adressant à Rose, que vous profitiez de l’absence de votre mari pour déshonorer son nom et le mien…

— Mais c’est trop fort, cria Rose, voulez-vous partir !

— Attendez, dit Joachim, je vais vous débarrasser de ce morveux ridicule.

Charles lui posa la main sur le bras.

— Vous m’avez entendu, monsieur, il ne me convient pas que vous reveniez ici.

Joachim se dégagea brutalement.

— Et moi je vais vous conduire jusqu’à l’escalier par l’oreille.

— Vous êtes deux misérables, reprit Charles, cette femme est tombée au dernier degré.

— Mais vous me manquez de respect, dit-elle. Ce petit fou ne peut me laisser tranquille. Je vous ferai enfermer à Charenton.