Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/88

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— Eh bien, dit Charles, puisque vous voulez de grands moyens… Il souffleta Joachim.

Nous nous battrons, je l’espère maintenant, s’écria-t-il.

Mais M. du Quesnoy se jeta sur lui, le frappa à coups redoublés, le poussant vers la porte.

— Je te battrai, comme un gamin insolent que tu es ! dit-il.

Joachim était vigoureux, Charles frêle. Il fut indignement battu, malgré ses efforts désespérés. Lâche, rappelait-il en se cramponnant aux meubles, lâche, vous vous battrez !

— Ah ! tu veux jouer à l’homme ! disait Joachim en le maltraitant ; ah ! tu voulais une correction, petit drôle ! Il profita cruellement de sa supériorité physique.

Il le traîna jusqu’à la porte d’entrée et le jeta dehors. Le malheureux garçon faillit rouler dans l’escalier du haut des marches.

— Laissez-le, ne lui faites pas de mal, criait Rose, mais sans intervenir. Elle avait une profonde rancune contre son frère, depuis la veille, et la trouvait satisfaite.

M. du Quesnoy revint dans la salle à manger, rouge et un peu haletant :

— Quel petit coquin dit-il en essayant de rire. C’est ma femme qui le pousse à ces algarades.

— Votre femme ? répéta Rose avec le plus grand étonnement.

Depuis longtemps, déjà, elle et lui parlaient cyniquement et constamment de Françoise. Toutefois, ç’avait