Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/92

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de bonne humeur, de posséder un certain calme d’esprit, voulant s’occuper très activement de ses affaires. Il tenta encore d’apaiser Rose.

— Vous avez de la peine à pardonner, dit-il, il ne me reste que quelques minutes à passer près de vous, voulez-vous qu’elles nous laissent un bon souvenir…

Rose, voyant qu’il sollicitait la paix, n’eut garde de ne pas en profiter pour rendre la guerre plus vive.

— Je pense, dit-elle, à ce pauvre Charles. Je suis désolée. Vous avez été indigne avec lui. C’est mon frère !

Ce faux remords abasourdit M. du Quesnoy, qui ne s’y attendait point.

— Mais, j’avais pu croire que cela était nécessaire, dit-il.

— Nécessaire de battre un pauvre enfant. Et prenez garde, ajouta-t-elle, il est capable de vous poursuivre partout, de vous poignarder même.

Joachim secoua la tête comme lorsqu’on entend une énorme absurdité.

— Ah ! ma chère, dit-il, avouez que vous avez les nerfs excités, et que vous me cherchez querelle.

— Vous feignez toujours de ne pas comprendre les sentiments vrais. Pensez-vous qu’un tel scandale puisse me plaire. Est-ce vous qui en porterez le poids ?

— Je pars, dit Joachim en prenant son chapeau.

Sa retraite ne faisait point le compte de Mme d’Archeranges et l’excita davantage.

— Eh bien, partez ; je serai délivrée d’un être qui me fatigue.