Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/103

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navigable. Il aurait cependant grand besoin d’être curé et ses berges relevées, car il a beaucoup perdu de sa profondeur et il ne porte plus que des barques d’un assez faible tirant d’eau.

En approchant de Yang-Chau, la presse des bateaux sur le canal recommence, et laissant nos mariniers tirer notre bateau comme ils pourront jusqu’à la ville, nous nous mettons en route à pied, Yang-Chau s’annonce de loin par une de ces hautes tours à étages, avec toitures à coins relevés, comme il s’en trouvait dans toutes les villes de cette partie de la Chine avant le passage des Taë-Pings. On ne sait à quel hasard la tour de Yang-Chau doit d’avoir été épargnée par les Taë-Pings, car la ville elle-même a été aussi absolument détruite que Nankin et Ching-Kiang. Dans les faubourgs nous voyons encore de grands amas de décombres, mais l’intérieur de la ville est déjà reconstruit, et la grande rue des boutiques a même un aspect des plus brillants. Nous trouvons là un certain nombre de boutiques de curiosité sur lesquelles nous nous abattons et où nous faisons une belle récolte de vieux bronzes.

A Yang-Chau rien ne subsiste plus du passé, cela