Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/114

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fois-ci, éclairés par l’expérience, nous nous sommes bien gardés de leur confier nos personnes à transporter, et c’est à cheval que nous faisons le voyage. En dehors des charretiers qui conduisent les attelages, il nous faut encore tout un personnel, des palefreniers, un marmiton, un interprète chinois, puis un interprète mongol.

Les Européens ne peuvent se mouvoir en Asie sans entraîner dans leur orbite tout un tourbillon d’Asiatiques. Quand, à l’étape de midi, nous nous arrêtons pour faire manger nos bêtes, ou le soir, lorsque nous faisons halte pour passer la nuit, nous remplissons toute la cour des auberges. Et alors quelle confusion ! Tout le monde crie, s’agite, se querelle ; mais c’est à qui agira le moins possible. Les charretiers, pour rien au monde, ne consentiraient à décharger les voitures ni à porter quoi que ce soit ; le marmiton, les palefreniers, les interprètes, sont chacun renfermés dans leur étroite spécialité ; les domestiques de l’auberge venus en addition se mettre à notre service ne paraissent aider à rien. On ne saurait imaginer le nombre de gens que nécessite la moindre besogne.

Nous faisons en moyenne quatre-vingts li par jour,