Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/116

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avec une porte plus grande, et par exception une table et deux chaises : c’est là le logement des hôtes d’importance, où l’on nous met. La table et les deux chaises constituent du reste tout notre mobilier, car autrement l’appartement n’a plus que les quatre murs et le kang.

Le kang, dans le nord de la Chine, tient lieu des lits inconnus ; c’est sur lui que la nuit on étend les matelas et les couvertures pour dormir. Il est formé par un côté de l’appartement, surélevé de deux pieds environ au-dessus du reste du sol. Par-dessous cette surélévation il y a un petit fourneau, et le tuyau du fourneau traverse dans toute sa largeur la partie surélevée. Le kang, par ce moyen, peut être chauffé pendant l’hiver. D’ailleurs les auberges chinoises sont affreusement sales ; il ne semble point qu’il y en ait de nouvellement construites, elles sont toutes plus ou moins vieilles et délabrées. En arrivant, pour se clore un peu, il faut presque toujours recoller les papiers qui tiennent lieu du vitrage, ou bien ajuster les huis détraqués de la porte. Mais en voyage on n’a point de soucis ; aussi, descendus de cheval et ayant dépêché un frugal dîner, nous nous endormons sur le kang d’un sommeil profond,