Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/121

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coule de là. On en a une preuve curieuse en montant sur la pagode chinoise qui s’élève à une des extrémités de la ville. Du haut de la pagode, les toits des maisons apparaissent couverts soit de peaux de mouton, soit de combustible animal qu’on y met sécher.

En Mongolie, le bois et le charbon manquent absolument. À leurs lieu et place, on se sert pour le chauffage de la fiente des animaux, qu’on sèche à l’air avant de l’utiliser. Le matin, en allant du côté où se tient la foire aux chevaux, on rencontre des Mongols qui apportent au marché des bouses de vache ou de la crotte de mouton. Ce sont les seuls légumes que leur pays produise. La bouse de vache est le chauffage le plus recherché ; j’en ai un tas tout à côté de mon lit, au cas où il me prendrait envie de chauffer le kang sur lequel je couche. La crotte de mouton sert aux plus pauvres et aux usages domestiques. Dans les maisons, on peut voir un homme qui, de la main gauche, tient une petite pelle avec laquelle il jette constamment dans un fourneau du crottin de mouton, pendant que de la main droite il fait aller un soufflet qui active le feu. Il faut ménager le combustible ; le fourneau est disposé de façon que