Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/126

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Ayant franchi cette porte en courbant l’échine, vous vous trouvez dans un petit intérieur, et vous êtes fort surpris de voir tout ce qu’un espace si restreint peut contenir et permettre de faire. On se croirait dans une chambre de navire. Autour de la chambre, contre les parois de feutre, sont rangés de petits coffres en bois peint dans lesquels les habitants renferment leurs vêtements ; l’espace pour dormir est réservé de même contre les parois. Au milieu, dans un petit fourneau, brûle un feu de bouse de vache qui chauffe l’intérieur et sert à faire cuire les aliments. Au sommet de la tente, au-dessus du feu, une ouverture est ménagée par où s’échappe la fumée, et qui, la porte close, a encore pour destination de fournir l’air et la lumière.

Dans chaque tente est une petite chapelle bouddhiste devant laquelle la famille fait ses dévotions. Tous ces Mongols sont des bouddhistes très-fervents. Ce sont en outre les meilleures gens du monde. Nous sommes pour eux un objet de grande curiosité, car beaucoup d’entre eux n’ont jamais vu d’Européens. Ils nous accueillent le sourire sur les lèvres en nous saluant les premiers, comme des gens enchantés de la rencontre et désireux de lier connaissance. Les