Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/134

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objets qu’ils possèdent. Lorsqu’une pièce rare paraît ici chez un marchand, elle est aussitôt connue de tous les amateurs. Quoiqu’il n’y ait point d’hôtel des ventes, les marchands savent fort bien mettre les amateurs en concurrence. Les amateurs chinois et le personnel des légations européennes, qui, dans son ennui, passe son temps à collectionner, se trouvent ainsi fort souvent rivaux. En ce moment, c’est, pour a porcelaine, une assiette sang de bœuf, et, pour les bronzes, une très-vieille cloche chargée d’inscriptions que les amateurs se disputent. Le marchand, dans les deux cas, est arrivé à obtenir des offres qui dépassent tout ce qu’on a encore payé les objets analogues.

A Pékin nous ne pouvons point opérer comme à Yedo, où nous achetions les bronzes par centaines et en bloc. Il nous faut acquérir les pièces le plus souvent une à une, après un long marchandage, et il faut toujours finir par les payer un prix élevé. Nous prenons d’abord dans les boutiques tout ce qu’elles contiennent, puis, en élevant successivement les prix, nous parvenons à nous faire apporter de chez des particuliers des pièces rares qui nous permettent de former une collection des plus complètes.