Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/156

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Cependant, de nos jours, la Chine a fini par être connue, les barrières qui nous en séparaient sont tombées. Sa langue, ses mœurs, ses institutions nous ont été expliquées dans tous leurs détails.

Étudiée sur les lieux, à l’aide des documents aujourd’hui amassés, la civilisation chinoise prend un tout autre aspect que celui qu’elle conserve de loin, le prestige s’évanouit, cette sorte de grandeur que tant de gens se sont plu à lui trouver ne se découvre nulle part. On se demande à quelle échelle les premiers Européens qui ont parlé de la Chine mesuraient la civilisation et la valeur des peuples pour avoir tracé les tableaux que nous avons d’eux. Il semble que, pour la Chine, le temps qu’elle a duré, l’espace qu’elle couvre sur le globe, le nombre de ses habitants soient des choses qui aient ébloui et qui aient suffi par elles-mêmes pour lui attirer l’estime et l’admiration ; mais si, dédaignant les éléments de ce genre, on prend pour point de départ du jugement à porter l’esprit des lois et des institutions, on sera conduit à de tout autres sentiments. La civilisation chinoise n’apparaîtra plus alors que comme une civilisation qui a vieilli sans atteindre de très-grands développements. Quel que soit le laps de