Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/169

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les voyages dans les rivières voisines de Canton. À côté des grandes jonques, glissent les pirogues destinées aux transports maraîchers et à la pêche du fretin de rivière.

Mais de beaucoup les plus nombreux sont les vulgaires sampangs, à l’aide desquels on passe d’une rive à l’autre. Le mouvement entre les deux rives sur lesquelles sont bâtis Canton et son faubourg Hou-Nan est très-grand et le nombre de bateaux de passage constamment en mouvement proportionnel. Ces sampangs tout petits, dans lesquels quatre à cinq passagers au plus peuvent s’asseoir, n’en servent pas moins de demeure à toute une famille ; c’est cette famille qui vous fait passer la rivière. Le bateau peut être indistinctement conduit par l’homme ou la femme, mais plus généralement cependant il l’est par la femme. Tantôt c’est une vieille qui godille à l’arrière pendant que les demoiselles ses filles rament sur l’avant ; tantôt c’est une jeune mère ayant, attaché dans le dos, son nourrisson profondément endormi. Les opérations du ménage, qui a sa demeure dans le bateau, vont tout le temps leur train. On donne la picorée aux poulets que l’on élève, on épluche les légumes, on