Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/174

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ne pourrait point vivre, le travail lui serait mortel. L’existence de l’Européen devient ainsi artificielle et dépend de l’existence préalable d’une race indigène. Le monde humain, à Java, est donc divisé en deux parts : une fourmilière d’indigènes qui travaillent et produisent de leurs mains, et, superposée à cette multitude, une poignée de Hollandais qui forme une humanité perfectionnée, possédant le commandement et représentant l’intelligence.

La ville de Batavia est ici le grand centre de l’activité européenne. Elle est à la fois la capitale politique et commerciale non-seulement de Java, mais de toutes les Indes néerlandaises. Les Hollandais en 1619 avaient fait choix pour son emplacement d’un lieu bas et marécageux, à l’embouchure d’une rivière. Là ils avaient ramassé leurs maisons le long de rues assez étroites et, continuant les errements de la mère patrie, ils avaient creusé des canaux pour barboter tout à leur aise. Mais Java n’est pas la Hollande, et le Batavia ainsi fondé devint un foyer pestilentiel où l’on était décimé par les maladies.

De nos jours, l’ancien Batavia a été délaissé, ses maisons ne servent plus que de magasins et de comptoirs, une ville nouvelle s’est élevée. Celle-ci