Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/179

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Nous quittons Buitenzorg et arrivons, au bout de quelques postes, au pied du mont Mogamendoung. La montagne franchie à grand renfort de buffles, nous nous trouvons dans la résidence des Préanger, la plus grande de l’île. Nous traversons Tandjour et nous arrêtons à Bandong, la ville chef-lieu, qui a l’honneur de posséder le résident hollandais et, par-dessous lui, un régent indigène.

Le régent de Bandong est un de ces princes que les Hollandais, sans les supprimer tout à fait, annihilent chaque jour davantage. Autrefois ses ancêtres possédaient la souveraineté sur une partie du territoire des Préanger ; depuis longtemps, la souveraineté était passée aux mains des Hollandais. Ceux-ci avaient cependant laissé aux anciens princes et à leurs descendants le droit de lever et de s’appliquer l’impôt en nature sur les terres cultivées en riz. Mais dernièrement, faisant un pas de plus, ils ont arrêté avec le régent actuel de nouvelles conventions par lesquelles il leur abandonne sa prérogative à la levée de l’impôt, en échange d’une rente annuelle. Le régent de Bandong, quoique aujourd’hui réduit à n’être plus qu’un fonctionnaire dans l’engrenage administratif des Hollandais, n’en demeure pas moins