Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/189

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tant à cheval qu’en palanquin. Le Dieng forme un grand pâté montagneux sur le faîte de la chaîne centrale. Au milieu de ses cimes nous allons trouver les premières ruines de l’ancienne civilisation de Java. L’île de Java, qu’on pourrait se figurer comme une unité politique et nationale aussi bien que géographique, en réalité n’a jamais été rien de pareil. Avant la conquête hollandaise, l’île était divisée en plusieurs royaumes hostiles les uns aux autres. Elle est encore aujourd’hui partagée en deux grandes fractions distinctes par la langue : la partie occidentale, la Sunda, où l’on parle la langue sundanaise ; la partie centrale et orientale, Java proprement dit, où l’on parle le javanais. C’est dans Java même que l’ancienne civilisation de l’île a atteint tous ses développements ; c’est par là qu’ont pris pied d’abord les religions de l’Inde, puis le mahométisme, qui les a remplacées. Il est donc naturel que ce soit là qu’on trouve les restes des anciens monuments. Les ruines les plus importantes sont, dans la partie centrale de l’île, au Dieng, à Boro-Boudour, à Mendout et à Brambanam, dans la partie orientale à Kediri.

Pour arriver au Dieng, on traverse des monta-