Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/20

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l’eau chaude pour le thé, mais encore la braise pour allumer la petite pipe qu’hommes et femmes fument constamment.

Nous entrons dans une maison, et tout de suite une femme verse l’eau chaude dans une théière, et nous offre, en signe de bienvenue, quelques gorgées d’un thé légèrement infusé. Ce qui frappe le plus chez le Japonais, c’est la petite dimension de toutes choses : la maison est petite, ou, si elle est relativement grande, c’est qu’alors elle sera composée de nombreux appartements, et ceux-ci sont petits, avec de petites cours plantées d’arbres nains ; le thé est fait dans une toute petite théière et bu dans des tasses qui ont l’air de coquilles de noix. Tout ce qui entoure le Japonais est de modeste dimension, léger, fragile ou délicat.

Cela revient à dire que le Japonais a fait plus ou moins les choses à son image, car il est lui-même petit et en moyenne d’une taille fort inférieure à celle des Européens ; le timbre de sa voix aussi est moins fort, il a moins de besoins et se nourrit moins, surtout il tient moins de place ; dix Japonais accroupis ou formés en groupe ne couvrent pas la moitié de la superficie qu’occuperaient dix Euro-