Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux objets dont l’usage est universel, qui se trouvent chez le pauvre comme chez le riche, et sans lesquels la vie domestique ne saurait être : des nattes de paille et le shibatchi. Le plancher de tout appartement japonais est en effet invariablement recouvert de fines nattes de paille de riz. Il n’y a point de chaises ; aussi, le jour, est-ce sur ces nattes qu’on est accroupi ; il n’y a point de lit ; aussi, la nuit, est ce sur ces mêmes nattes qu’on jette les couvertures pour dormir.

Au milieu de l’appartement, sur la natte, est placé le shibatchi, qui, pour Japonais, tient lieu de foyer. Le shibatchi est généralement composé d’une première caisse de bois, dans laquelle est placée une seconde caisse en métal remplie de cendre et de charbons allumés. Sur ce petit feu, une bouilloire chauffe éternellement, destinée à fournir à chaque maison l’eau pour le thé, qui se prend à tous les instants du jour. Dans la maison japonaise le shibatchi est le centre de tout : c’est accroupies auprès de lui que les femmes passent leur temps, c’est rangée autour de lui que la famille prend ses repas, c’est à sa faible chaleur que l’hiver on se réchauffe tant bien que mal, c’est lui enfin qui non-seulement donne