Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/219

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du littoral, avait dû être abandonnée. Le caféier n’était plus guère planté que pour ses fleurs dans les jardins des indigènes, lorsque, vers 1830, les Anglais entreprirent à nouveau des essais de culture en grand. Maîtres alors de toute l’île, ce ne fut plus sur le littoral, mais sur les montagnes qui entourent Kandy, qu’ils commencèrent leurs essais. Ceux-ci réussirent pleinement. Avec l’énergie qui les caractérise, les Anglais, exploitant la veine de production qui s’ouvrait devant eux, ont, en peu d’années, couvert les montagnes de l’intérieur de grands champs de caféiers, et Ceylan, qui, avant 1830, n’exportait qu’une quantité insignifiante de café, est aujourd’hui, en troisième ligne, après le Brésil et Java, le pays qui en produit le plus.

On plante le caféier autour de Kandy jusqu’au sommet des montagnes, même dans les endroits les plus escarpés. C’est une culture très-perfectionnée. La terre est sarclée avec soin, enrichie d’engrais ; les arbustes sont taillés et maintenus à une élévation convenable. Tout cela exige l’emploi d’un grand nombre de bras. Ce ne sont point les indigènes cingalais qui les fournissent. Ceylan est très-peu peuplé, l’île n’a que deux millions et demi d’habi-