Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/220

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tants. Les Cingalais résident surtout sur le littoral, où ils cultivent de petits champs de riz et plantent le cocotier. Ils ne sont pas assez pressés par le besoin et répugnent trop aux travaux pénibles pour échanger ces occupations contre la culture du café dans les montagnes. On va donc chercher des travailleurs, des coulies dans l’Inde. Le sud de l’Inde est occupé par une population dense et laborieuse, la population tamoule, qui fournit aux planteurs les coulies dont ils ont besoin. Il y a aujourd’hui une migration constante de travailleurs tamouls qui partent d’eux-mêmes du continent de l’Inde, et par bandes se rendent, à travers l’île, cultiver les plantations européennes.

Le pays montagneux de Ceylan offre ainsi le spectacle d’une grande activité agricole, qui est le fait de gens étrangers à l’île, exploitant les richesses du sol sans aucune pensée de jamais s’y fixer. Le planteur européen, campé au milieu de sa plantation, dans une maison le plus souvent improvisée, cherche à faire fortune le plus vite possible pour repartir ; le travailleur tamoul, aussitôt qu’il a ramassé un petit pécule, retourne en faire l’emploi sur son sol natal, sauf à revenir, et il reste ainsi,