Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/226

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sculptés ; plusieurs sont de dimensions colossales, trois surtout. Le premier que l’on trouve, en entrant dans la cour, est à la fois le plus vieux, le plus grand et le plus beau. Le Bouddha est couché tout de son long, la tête un peu soulevée, appuyée sur une sorte d’oreiller ; il a quarante pieds de long. Ces statues ont pour particularité d’être taillées dans le roc vif ; elles forment ainsi des monolithes trouvant leur base et leur support dans la masse rocheuse qui leur a donné naissance. Malheureusement elles sont recouvertes d’une affreuse couche de stuc peint en jaune, la couleur obligée des bouddhistes, et dès lors il devient difficile de juger du mérite intrinsèque du travail au ciseau.

Pour se rendre de Damboul à Pollanaroua, on quitte à Habrana la route qui va à Trincomalé, et, passant par Minéri, on s’enfonce dans des bois de plus en plus profonds et inhabités. Le village d’Habrana peut avoir une dizaine de familles, Minéri à peu près autant, Toparé ou Pollanaroua un peu moins. En dehors de ces trois petites agglomérations, plus d’autres êtres vivants que des bêtes qui ne sont connues en Europe que par les spécimens des ménageries.