Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/233

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tropicale et l’ensemble n’éveille nullement l’idée qu’on pourrait se faire d’une réunion d’essences inconnues.

Nous continuons à ne guère rencontrer d’habitants. Lorsqu’il nous arrive de nous arrêter à une des maisons de repos que l’administration anglaise a placées le long de la route nous sommes presque toujours isolés dans la jongle. Cette situation nous procure même des visiteurs assez inattendus. Nous venions, dans une de ces maisons, de nous asseoir pour déjeuner lorsqu’un petit lézard gris tombe tout à coup du plafond au beau milieu de la table. Sous les tropiques, ces petits lézards sont des sortes d’animaux familiers qui hantent l’intérieur des maisons, et qui le soir se promènent à la lumière, sur les murailles blanchies, sans que personne y fasse attention. Cependant une familiarité telle que celle de notre visiteur à table est chose assez peu commune pour qu’après l’avoir fait déguerpir, nous donnions un coup d’œil au plafond d’où il s’est jeté. Là, roulé autour d’une poutre, nous voyons un gros serpent, qui, la tête pendante, a l’air de se demander s’il se précipitera à la suite du lézard. Sur ce, comme bien vous pensez, grand remue-ménage ;