Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/249

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par une étroite lagune, se projettent dans la mer l’une vers l’autre, comme pour essayer de relier la grande île au continent. Elles arrivent ainsi à ne plus être éloignées que d’une vingtaine de milles ; mais alors une série de bas-fonds et de bancs de sable à fleur d’eau, empêchant toute navigation par mer entre elles deux, vient encore établir de l’une à l’autre une sorte de lien. C’est là un point célébré dans la mythologie hindoue ; dans le Ramayana, l’imagination en a fait un pont au moyen duquel le héros du poëme, Rama, fait passer son armée de l’Inde à Ceylan pour la conquête de l’île. Les Arabes, venus plus tard, s’appropriant la conception hindoue en la transformant, au lieu de Rama y ont fait passer Adam, qu’ils ont envoyé voyager à Ceylan. C’est cette désignation de pont d’Adam donnée par eux qui a été adoptée et continuée en usage par les Européens. Là où les poètes ont placé leur pont nous n’avons découvert, monte sur les dunes de Ramisseram, qu’une série de bancs de sable détachés, se projetant à la suite les uns des autres dans la mer, et à l’horizon se confondant avec elle.

Le temple et la ville de Ramisseram sont situés sur la rive de l’île qui regarde Ceylan. Sur la rive