Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/278

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sur la carte de l’Inde que comme une tête d’épingle enchâssée au milieu des possessions britanniques ; mais il est tout entier composé de terrains d’alluvion, arrosés par des dérivations du Gauvery ; la fertilité de son sol est des plus grandes et, malgré son exiguïté, il renferme 96 000 habitants. La ville de Karikal a un air de capitale au petit pied qui n’est point messéant. Faisant face à la rue principale, s’élève la maison du gouvernement ; dans le voisinage sont des édifices publics, des écoles, des églises. La population indigène a rangé ses maisonnettes le long de rues se coupant à angle droit. Tout cela est fort propre et annonce un grand bien-être.

Le nombre des Français de France ne dépasse guère la douzaine. Il y a le chef de service, qui fait fonction de gouverneur, un chef de bureau qui prend le titre de chef des détails, un juge, un procureur de la république, un médecin de marine, un commissaire de police, un sous-lieutenant à la tête du détachement des cipayes, deux ou trois religieux qui tiennent un collège, autant de civils qui combinent tous les genres de commerce avec toutes les sortes de professions. Tous ces braves gens réalisent quelque chose comme le souhait de César :