Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/281

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Anglais, et le seul sentiment de satisfaction que le Français puisse éprouver en parcourant le lopin de terre qui lui est resté, perdu au milieu de l’empire anglais, naît de la préférence qui existe en faveur de sa domination sur celle d’à-côté.

En trois jours nous nous rendons de KarikaI à Pondichéry en visitant sur la route le grand temple de Chelambran, un de ceux du sud de l’Inde dont l’architecture est la plus soignée.

Pondichéry, la capitale des possessions françaises de l’Inde, a conservé un certain air d’ancien régime et comme de style Louis XVI qui lui donne un cachet de bon goût et de distinction. Elle a eu autrefois de grandes espérances qui ne se sont point réalisées. Aujourd’hui on y végète honorablement en souvenir du passé, mais sans aucune espèce d’avenir. Le territoire que les Anglais ont laissé à la France autour de la ville, mal délimité et découpé comme par lambeaux au milieu du leur, est trop restreint pour alimenter un grand commerce, et les affaires du territoire anglais, sauf celles du voisinage immédiat, vont à Madras, où convergent les chemins de fer.

A Pondichéry, les castes avec leurs divisions et