Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/282

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subdivisions exercent encore tout leur empire. A la grande fontaine publique ou l’on va chercher l’eau, on se partage les côtés ; personne ne pense à prendre son eau ailleurs qu’aux robinets de sa caste. Mais il y a encore ici quelque chose de plus que la caste : on se divise en gens de la main gauche et gens de la main droite. Les gens de ces deux divisions n’habitent point indifféremment les mêmes rues ; ils se querellent à l’occasion et entrent en lutte sous les prétextes les plus futiles. Quand on pense que de pareilles pratiques existent encore dans une ville occupée depuis deux siècles par les Européens, on comprend avec quelle lenteur ont lieu les transformations qui changent les mœurs des peuples.