Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/292

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nisme vis-à-vis du judaïsme, il en est sorti comme un perfectionnement. Le bouddhisme a donc représente pour l’Inde, au moment de sa naissance, la somme d’améliorations intellectuelles et morales que le perfectionnement opéré par le pays sur lui-même lui avait permis de réaliser. Le bouddhisme, par comparaison avec le brahmanisme, représente en effet un double progrès : au point de vue intellectuel, il a délaissé la conception religieuse grossière que le brahmanisme se fait des forces de la nature, qu’il personnifie dans des divinités nombreuses et bizarres ; en morale, il s’est dégagé de l’idée de caste et il est arrivé à la notion de l’égalité de valeur de toutes les créatures humaines.

La disparition du bouddhisme, après qu’il a régné dans l’Inde pendant des siècles, et le retour de l’ancienne religion brahmanique, veulent donc dire que le pays s’est trouvé incapable de s’approprier définitivement les éléments de culture perfectionnée qui s’étaient fait jour. On a là le spectacle d’une réaction qui fait que les vieilles forces primitives et plus grossières réabsorbent, pour les faire disparaître, les éléments supérieurs qui se dégageaient. Ce pas en arrière si considérable influe sur le sort