Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/301

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plus satisfait d’aller vite que les plaines du Gange que l’on traverse sont des pays plats. Les terres y sont sans doute fertiles, et le riz, l’indigo, le sucre, le pavot, le coton, le jute y poussent à souhait, mais en revanche l’agrément pittoresque y fait absolument défaut.

Nous voici partis pour Lahore. Nous n’irons cependant point tout d’une traite ; en route nous descendrons assez souvent de wagon, en commençant par Bénarès.

Bénarès est la ville sainte des Hindous. C’est là que sont décidées les questions de dogme pour tout ce qui a rapport au culte brahmanique. Les brahmanes et les pandits de Bénarès émettent des décisions devant lesquelles tout s’incline. Bénarès n’est point seulement un foyer qui rayonne, c’est encore un centre qui attire. De tous côtés les dévots et les pèlerins y viennent en foule adorer Siva, au culte duquel la ville est presque exclusivement adonnée. Dans les rues et les carrefours de Bénarès, vous croisez des bandes de pèlerins aux vêtements usés par le voyage, qui, le bâton d’une main et leur vase à boire de l’autre, s’en vont faire leurs dévotions, de chapelle en chapelle. Des bœufs et des vaches, en