Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/317

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les Mongols à Delhi, et qu’on désigne sous le nom de Pathans.

Du haut du Koutoub-Minar on jouit d’une vue superbe sur la plaine, couverte des ruines des anciennes villes. Du reste, tout est ruine ici, car le Delhi actuel n’est plus lui-même qu’un spectre du passé. Le voyageur Bernier, au temps d’Aureng-Zeb, contemporain de Louis XIV, établissant une comparaison entre Agra et Delhi et les grandes capitales européennes, estimait qu’à cette époque la population de Delhi devait être, à peu de chose près, la même que celle de Paris. Aujourd’hui Agra et Delhi n’ont plus chacune qu’une centaine de mille habitants ; de capitales qu’elles étaient du plus grand empire de l’Inde, elles sont passées à l’état de villes de province de troisième rang ; Agra fait partie des provinces du nord-ouest et relève de leur capitale, Allahabad ; et Delhi, annexé au Punjab, est sous l’administration de Lahore. Leurs palais sont vides, ou sur leur emplacement s’élèvent des casernes anglaises. Le dernier de leurs rois, l’héritier des Mongols, détrôné par les Anglais, est allé mourir dans l’exil à Rangoun. Et, qui plus est, dans la décadence de leurs capitales on n’a qu’une image ma-