Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/322

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Il est aussi indépendant qu’un rajah peut l’être sous la suzeraineté de l’Angleterre. Il n’a point chez lui de garnison anglaise, il a au contraire son armée en propre et exerce les droits de justice et souveraineté les plus étendus sur toutes choses.

Quand on a passé Umballa, entre Delhi et Lahore, on arrive à Rajpoura. Là, quittant le chemin de fer, on parvient, au bout de dix-huit milles, à la ville même de Patialah, la résidence du rajah et la capitale de l’État. Les Anglais, le long des routes, autour des villes de l’Inde, plantent des arbres ; en outre, le quartier où ils résident est une sorte de bois qu’ils rendent le plus touffu possible, de telle sorte que la ville hindoue aux mains des Anglais apparaît presque toujours de loin renfermée dans une ceinture de verdure. Mais à Patialah, il n’y a point eu d’Européens pour planter des arbres aux abords de la ville, et les murs de boue qui ceignent la cité s’élèvent nus de la plaine sablonneuse où elle est bâtie.

Le point de la ville vers lequel tout converge est occupé par le château ou palais du rajah. Dans la région du palais on est frappé de la multitude de serviteurs, domestiques, valets et suivants qu’on