Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/339

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suite gréco-bouddhique, comme l’ont du reste fait les directeurs du musée.

Pour expliquer la réunion dans une même forme d’une part d’hellénisme et de bouddhisme, il faut tout d’abord se demander d’où les objets proviennent. Les fragments réunis à Lahore ont été découverts dans le district de Peshawer, dans la vallée du Souat, sur le bord de l’Indus et particulièrement sur l’emplacement où a dû exister autrefois la ville de Taxila. Ces diverses localités sont situées dans le nord-ouest du Punjab, c’est-à-dire au pied de la passe de Khyber, sur la ligne de marche de tous les conquérants qui ont envahi l’Inde, et entre autres sur celle d’Alexandre, sur l’emplacement même où s’est élevée la ville grecque de Taxila, dans la partie du pays placée pour avoir les rapports les plus directs avec la Bactriane, qu’on sait avoir reçu l’empreinte grecque à la suite des conquêtes d’Alexandre. Alors tout s’explique. Si l’on fait attention que les recherches les plus récentes tendent à établir qu’antérieurement au iiie siècle avant notre ère, il n’y avait dans l’Inde ni véritable architecture ni véritable sculpture, et que par conséquent toutes les œuvres d’art qu’on y connaît sont postérieures à l’invasion